20 février 2010

Désordre

Je ne dirai rien sur le déménagement, qui se termine petit à petit, bon gré mal gré.

Simplement, c'est moi qui suis en désordre.

A l'extérieur, tout va bien: j'ai un job que j'adore (un mois déjà que je travaille, le temps passe si vite...), un appartement dans lequel j'aime me réfugier, un chéri qui m'aime... En apparence, tout va bien. Je suis la jeune fille qui sourie, qui à l'air propre sur elle, qui va bien, qui est sérieuse...

A l'intérieur, par contre, c'est la panique. Mes idées s'emmèlent comme une pelote de laine, et non, il ne suffit pas de tirer sur le fil pour que la limpidité revienne. En fait, je me pose beaucoup de questions sur ma vie actuelle. Sur mes choix. Sur mes envies, mes perspectives d'avenir. Est-ce que j'ai fait le bon choix en montant ici? Est-ce que j'ai fait le bon choix en disant oui à sa demande en mariage? Est-ce que je vois ma vie ici, avec lui, dans 10 ans? Est-ce que je suis à la hauteur de ce que je désire? Est-ce que je pourrai concrétiser mes rêves dans cette vie?

En fait, je crois que j'ai un peu perdu les pédales ces derniers temps. J'ai un peu honte de l'avouer, mais je ne peux parler à personne ici, mes meilleures amies sont restées dans le sud. Et je ne sais pas vraiment comment parler de ce pétage de plomb intérieur.
J'ai eu un gros coup de coeur il y a quelques semaines pour quelqu'un au travail (quelqu'un d'absolument inacessible, cela va de soi!). Alors que je ne devrais pas, je suis en couple, fiancée de surcroît! Mais impossible de me raisonner, je n'ai qu'une chose en tête: lui. Il ne doit même pas savoir que j'existe (en dehors de mon rôle professionnel), et moi je rêve de lui. Je pense à lui tout le temps, au travail, dans le métro, en prenant ma douche, en marchant dans la rue... La nuit, je m'invente des scénarios où il m'aurait emmené dîner. 
Et lorsque j'ouvre les yeux, ma conscience reprend le dessus et me dit que je suis folle. Et ma raison en remet une couche en me susurrant que ce n'est pas raisonnable, que ce ne sont que des fantasmes qui doivent le rester. Et je me reprends en me disant que ça suffit, maintenant.

Depuis deux jours, je réfléchis à ce comportement absurde. Je me suis remémorée ma petite vie d'amoureuse, pour m'apercevoir que pathologiquement, j'ai toujours voulu séduire. Les hommes qui croisaient mon chemin. Même si j'étais en couple, il fallait que je plaise à l'individu mâle que je ne connaissais pas, celui que je venais de rencontrer. C'est comme ça que j'ai fichu en l'air pas mal d'histoires, que je suis partie avec le nouveau charmé pour laisser l'ancien amoureux derrière moi, dans les larmes et la colère. Il y a deux ans, j'ai failli craquer pour un jeune homme en question (l'amoureux n'était pas là), mais -heureusement- cela ne s'est pas fait. 

Je me suis rendue compte que depuis notre déménagement, je n'étais plus câline. Je me souviens, au début de notre histoire, la seule chose que je voulais, c'était faire plaisir à mon chéri. Je lui préparai ses petits déjeuners au lit (fleurs, tartines, thé, biscuit, confiture, etc). Je voulais passer tout mon temps avec lui, je me sentais coupable d'aller passer une soirée avec mes copines, bref, une vrai accro. Aujourd'hui, je ne suis plus du tout ça. Je ne l'embrasse même plus simplement par envie. C'est pour dire bonjour, merci et à ce soir. Je ne le prends plus dans mes bras sans raison, comme j'avais l'habitude de le faire. Je ne prend plus autant de plaisir à nos câlins, je me sens... comme vide. 
Certains mots franchissent mes lèvres sans que j'y réfléchisse, les "je t'aime" se faufilent jusqu'à son oreille lorsque je l'appelle pour savoir comment il va. Certains gestes sont là : prendre sa main lorsqu'on se ballade, dormir collée contre lui, poser ma tête sur son torse lorsque je suis fatiguée.

Alors je ne sais plus trop où j'en suis. Est-ce que je me vois vieillir à ses côtés? D'autant plus que les disputes sont toujours monnaie courante, et ont le dont de me refroidir. Alors je ne sais plus. Je me sens vide, en désordre. Je me raccroche à ce que je peux.
Est-ce que je l'aime encore comme au premier jour? Est-ce que je reste par confort ou par amour? (c'est horrible de ne serait-ce que me poser cette question). Est-ce que nous évoluons dans le même sens? Est-ce que?...

Je ne sais plus.

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